La presse

LE DAUPHINE LIBERE | 28 NOVEMBRE 2011
PAR ANNABEL BROT
LE COUPLE DANS TOUS SES ETATS

Marie Brillant fait partie des jeunes metteurs en scène grenoblois à suivre...
Avec la compagnie Allerlei, elle a créé Familière Familie et Au Nom de, puis une première mouture de Copula – l’ère moderne du couple solitaire l’hiver dernier, qu’elle reprend aujourd’hui dans une version entièrement revisitée. Autre nouveauté pour ce spectacle : c’est Marie Brillant qui signe intégralement le texte de cette satire sur les angoisses du célibat et aléas de la vie commune.

Ce que nous raconte Copula, ce sont des histoires de couples, à travers cinq personnages pris dans une succession de situations drôles, cauchemardesques, allant de la recherche désespérée de l’âme sœur à de délirantes scènes de ménage qui font surgir amertume et rancœurs. Un cinquième personnage, appartenant à la génération précédente, observe avec une pointe d’ironie, s’immisce parfois dans ces relations complexes et, en contrepoint, témoigne de ses propres expériences.

Portée par d’excellents comédiens qui interprètent avec une belle aisance des personnages tantôt pathétiques, tantôt agaçants, la pièce fait mouche grâce à une écriture très vivante : répliques bien senties qui fusent, petits monologues proposés en aparté au public sur le ton de la confidence, sans oublier quelques emprunts en forme de clins d’œil à la chanson française.

Copula est une pièce drôle et surtout grinçante, comme un miroir grossissant qui pointe avec une étonnante justesse les clichés véhiculés sur le couple, tous ces impératifs qui conduisent chacun à adopter une attitude stéréotypée, peut-être au détriment de l’épanouissement et de l’amour. Sans donner de leçon, mais avec un sens aigu de l’observation, Marie Brillant nous invite à sourire des travers de notre société... et de nous-mêmes. 

LE PETIT BULLETIN |7 DÉCEMBRE 2011
PAR AURÉLIEN MARTINEZ
AMOUREUX SOLITAIRE (BIS)

L'année dernière, pour la troisième pièce de sa compagnie Allerlei, la metteuse en scène grenobloise Marie Brillant s'était penchée sur la notion de couple, avec un montage de différents textes (Pinter, Deleuze, Plath…). 

Présenté au CLC d'Eybens, le résultat, assez agréable à suivre, manquait toutefois de corps. Marie Brillant a dû s'en rendre compte elle aussi, puisque la revoilà avec une nouvelle version de Copula, réécrite par ses soins. 

Certes, la trame reste la même (très inspirée par les auteurs évoqués ci-dessus), les personnages (trois femmes, deux hommes) aussi, mais l'ensemble renferme cette fois-ci une cohérence intrinsèque, proposant un véritable point de vue. On découvre ainsi le regard d'une jeune adulte sur le passage obligé par certains stades de la vie amoureuse comme condition sine qua non au bonheur tant recherché. Ce qui implique forcément des cassures dans ce parcours balisé (le célibat est vu comme un état temporaire à fuir au plus vite), et aussi des désillusions une fois le but atteint (la soirée de couples qui part en vrille). 

En ressort un spectacle tragi-comique finement monté (...), porté par des comédiens convaincants qui offrent le panel de jeu large dont ce genre d'aventures a besoin.